Généralités
Histoire
Aussi appelée île Proconnèse.
Le marbre
Malgré la proximité de Marmara Adasi, les Ottomans (à la suite des Byzantins) pratiquèrent longtemps le remploi, dans des proportions qui paraissent considérables quand on analyse de plus près la documentation du XVIe siècle. Ceci n’allait pas sans difficultés (réquisition de bateaux de guerre ou de commerce, de voitures ou d’animaux). En outre il fallait réparer les bâtiments endommagés. Le marbre était donc réservé à l’élite de l’Empire et au sultan, qui pouvait le saisir où qu’il se trouvât, sans pour autant que sa possession ou son commerce fussent interdits aux sujets.
On continua à récupérer du marbre jusqu’au XVIIIe siècle : toutefois une limite fut probablement atteinte dans la seconde moitié du XVIe siècle, après l’achèvement de la Süleymaniye (où le remploi semble encore avoir été la règle). L’extraction de marbre à Marmara Adasi est attestée à partir de 1570. Elle posait des problèmes de transport, mais aussi de main-d’œuvre, qui furent résolus par l’emploi de prisonniers de guerre, tandis que les insulaires étaient contraints par corvées rémunérées à descendre la pierre au rivage. Dans ces conditions, le marbre demeura longtemps un quasi-monopole du pouvoir. On constate une évolution vers la fin du XVIIe siècle, avec l’emploi de tailleurs de pierre libres et rémunérés. Au XVIIIe siècle, la corporation des tasci d’Istanbul participe à l’exploitation du marbre de Proconnèse, désormais vendu en quantités croissantes aux Stambouliotes, en particulier pour la confection de stèles funéraires.
Le fameux tombeau du roi Mausole (mausolée), à Halicarnasse est recouvert de marbre de Proconnèse, ainsi que les édifices d’Ephèse et ceux des villes de Mysie. Plus tard les églises d’Asie Mineure, d’Italie, du sud de la France et même du sud de la Suisse (Tessin), seront décorées avec cette pierre qui a rendu célèbre cette petite île.
Les fouilles archéologiques sous-marines, ont livré un nombre incroyable d’amphores et d’autres objets qui se trouvaient à bord de bateaux qui ont fait naufrage au cours des siècles. Seize sites ont été mis à jour autour de l’île de Marmara depuis 1993. Le plus vieux bateau coulé est daté de 3200 avant J.C.